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Société des Amis de Villefranche et du Bas-Rouergue
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20 janvier 2015

Activités 1er semestre 2015

ACTIVITÉS

 

Histoire et Patrimoine (maison des Sociétés, place Bernard Lhez à 14h30)

                                                                        

   Samedi 10/01/2015    Présentation par M. Bruno MURATET : « Chatelet, fondeur de cloches et de canons ».

   Samedi 07/03/2015    Présentation par M. Dominique VALETTE : « La Grande guerre vécue par les soldats aveyronnais et les femmes aveyronnaises ».

   Samedi 11/04/2015    Présentation par M. Jean RUDELLE : « Bleu, rouge, noir, les

                                   couleurs de la mine, échos de la Route du Fer en Rouergue  ».

   Samedi 06/06/2015    Présentation par Mme Marie-Pierre BRUNNER : « Un métier

                                   du patrimoine : la conservation des Antiquités et objets d’art ».

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Assemblée Générale avec renouvellement du Conseil d’Administration

 

Samedi 14 février 2015 à 10h (Maison des Sociétés) : Rapport d’activités et rapport financier – Vote pour le renouvellement des membres du Conseil d’Administration.

 

Repas pris en commun pour ceux qui le souhaitent à l’issue de la réunion.

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Assemblée générale de printemps - Communication

 

Samedi 11/04/2015    Assemblée générale 

                        14h30 :     Maison des sociétés 

 (réservée aux sociétaires : nouvelles  adhésions, projets réponses à vos questions…) 

            15h00 : intervention de M Jean RUDELLE : « Bleu, rouge, noir,

              les couleurs de la mine, échos de la Route du Fer en Rouergue »

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Sortie de printemps

 

Samedi 30/05/2015 : Toulouse (les précisions vous seront apportées ultérieurement)

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A votre attention particulière

 

En  2016, nous pensons réaliser au musée une exposition sur la Grande guerre. Aussi, si vous ou vos proches détenez des documents, objets, photos, etc. et consentez à les prêter à la Société, vous voudrez bien nous le faire connaître. Merci de votre aide.

 

DOCUMENTS

La borie

 

Les anciens Grecs définissaient l'espace de la Polis comme l'étendue rurale suffisante, et nécessaire, pour nourrir la cité. La métairie ou borie est un élément important de la sociologie villefranchoise. Chaque famille bourgeoise de Villefranche en a une et en conséquence cela fait deux maisons. La famille s'y retrouve aux jours caniculaires, en temps de guerre ou d'épidémie. La borie fournit de plus la ration vitale et surtout un revenu en nature à l'abri des fluctuations commerciales, monétaires ou des humeurs fiscales. C'est de plus un facteur primordial de paix des familles, les vieillards y viendront très vieux et pléthore d'enfants y grandiront à l'abri des miasmes de la ville et loin des tracas des adultes. 

Le tant décrié système du métayage assure une ponction effective, après impôt,  de la moitié des ressources de la terre. Ce détournement vers la ville semble bien avoir été la condition sine-qua-non du développement de la cité médiévale.

Cette rente foncière exorbitante (70% en cumulant avec les tailles et les autres dîmes) prive les communautés paysannes de leur autosuffisance alimentaire. En 1771, le curé Broussy de Cabanes déclare : « La récolte n'est pas suffisante pour les nourrir même la moitié de l'année, attendu que la plus part des domaines appartiennent à des étrangers. » « Même les bonnes années. » ajoute Deltel, le curé de La Bastide. 

En retour, les bories bénéficient régulièrement d'apports de capitaux frais depuis l'activité commerciale et industrielle urbaine. L'agriculture reste en effet le seul moyen honorable qui permette à un homme de se ruiner (les autres étant les femmes et la politique). Force est de constater que l'investissement en terre a également consommé au fil des siècles une proportion déraisonnable des revenus des villes.

 

Le système des bories cristallise un des éléments de la fracture sociale. Les bories sont riches, on y trouve l'essentiel des bonnes terres et des bœufs de labour. Les autres paysans se contentent de labourer avec leurs petites vaches, vite fatiguées. Bien loin des clichés du début du XX° siècle, les métayers eux mêmes sont en général des « Pagés » prospères, forment une caste différente du reste de la population rurale, alliés avec des familles de la ville et épousant parfois de petites demoiselles etc., à l'exclusion remarquable de toute alliance avec les classes paysannes ou artisanales alentours.

 

Du côté des bourgeois, la frontière sociale est à rechercher moins dans la possession de terre que dans la nature de cette terre. Les terres nobles sont quasiment exonérées d'impôts, ce qui met à l’abri des exactions des officiers fiscaux  ou municipaux, dispense de loger des gens de guerre etc. Il y a plus, conformément à l’adage « Il n'est pas d'homme noble, il n'est que la terre... », une telle acquisition prépare une ascension qui débouche en deux ou trois générations sur une intégration effective dans les classes privilégiées.

 

Et si la terre n'est pas noble, qu'à cela ne tienne on va faire comme si...

 

Comment avoir un beau château ? 

Lescurette

On en rit encore !

Jean « Tribalou » PALIS, hoste au faubourg du Pont, né à la Trivalle de Privezac, immémoriale  auberge sur l'ancienne route romaine de Cosa à Rodez, s'installa à Villefranche vers 1550 suite à son mariage avec Suzanne PIE, qui lui amena l'Auberge du Pont et la métairie de Lescurette, paroisse de Cadour. Il doit avoir 70 ans quand :

Le 16 08 1597, « Jehan PALIS dict Triballe , merchant de Villefranche , arrente à Jehan LACOMBE masson du lieu de Cadour sa mecterie qu'il a au village de Lescurette . Le cheptel : 1paire de boeufs, 3 vaches 3 génisses 42 bêtes à laine, une truye et un pourceau. Lacombe lui achevera édifier un pigeonnier quest commencé sur le forn (four) deldict Palis, et il lui achevera de faire ce que reste à faire au portail de sadicte mettairie etc.... »Acte de Pierre FLOTTE Notaire de Villefranche 3E 2810 f° 339 (communiqué par Henry Moulin ca 1985)

Quatre cents ans plus tard, le four au rez de chaussée et son « pigeonnier » existent toujours. A l'évidence Four + Pigeonnier = Tour ; c'est drôle, roublard, retors et spécieux. Bien entendu ériger ouvertement une tour sans l'assentiment de son seigneur (l'Evêque de Rodez pour cette partie de la paroisse de Cadour) exposerait à des ennuis sans fin. Quant à le faire faire par un autre, cela tombe directement sous le coup de la maxime « Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude ». Bref la formule est tout juste apte à mettre les rieurs de son côté, et se moquer des juges n'a jamais arrangé le cas de quiconque. Et pourtant ce faisant, il prenait peu de risques :
- L'évêque de Rodez François de CORNEILHAN était hors circuit ; fortement compromis avec la Ligue, il avait été chassé de Rodez. Il s'était trouvé à Blois au moment de l'assassinat du duc de Guise (le 23 12 1588) et n'avait dû la vie qu'à sa promptitude à sauter par la fenêtre. Il avait ensuite cherché (05 06 1589) à s'emparer par les armes de la ville de Rodez. Saisi au collet, jeté en prison, il fut relâché sur la promesse formelle (du 01 09 1589) « que se demestra de son évêché dans les six mois ». Les Ruthénois avaient alors démoli d'enthousiasme le palais épiscopal, et ils ne laissèrent revenir leur évêque qu'au bout de dix ans, sur l'ordre du roi Henri IV, le mardi saint 6 avril 1599.
- Jean PALIS bénéficie d'un réseau familial à même de le tenir à l'abri des poursuites. Suzanne PIE, son épouse, était la tante d'Antoinette PIE, mère de Jacques DINTILHAC Juge des terres de l'Evêque.
Reste qu'une tour est une tour, pigeons ou pas, et qu'un four avec sa voûte appareillée et son corps de « terre battue » cela ressemble beaucoup à une casemate susceptible de résister au canon. Le « Sénéchal de la Ligue » Jean de MORLHON, avait été assassiné dans Villefranche le 02 02 1597 et
la guerre entre les ligueurs et les royalistes était sur le point de se renouveler. Les lettres de rémission pour ce crime furent émises par le roi le 06 09 1597. A cet instant précis, entre deux, Jean PALIS agissait-il ainsi par gloriole, ou craignait-il réellement des représailles ? Dans un cas comme dans l'autre, je vous laisse deviner de quel parti était « Lou Tribalou ».
Bruno MURATET

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